Goltzius regarda le poignard sans ciller, il se cala un peu plus sur sa chaise, à l'aise. Il n'était pas du tout impressionné, ni intimidé.
Il garda un long moment le silence pour clarifier ses esprits et expliquer sa vision du monde de façon cohérente.
Ayant enfin trouvé ses mots, il regarda Arithania et commença son laïus.
"Je ne serai pas venu me présenter ici, si mes idées n’avaient pas été mûrement réfléchies, d’ailleurs, que vous m’acceptiez ou non ne me feras absolument pas changer d’opinions, je suis devenu et resterai un fervent partisan d’Eres. Je vous l’ai déjà dit, après la perte de ma compagne, j’ai étudié les textes religieux et me suis fais mon idée sur l’église d’Apollon. »
Fait mine de cracher par terre et continu, dédaigneux.
« Oui, ce Dieu Apollon, prodiguant amour et joie, bonté et générosité, sans ce soucier un seul instant du mal profond qu’il a instauré sur les terres d’Iris. Ce culte qui s’approprie tout le bien et relègue le mal à Eres. Ce Dieu qui affaibli la population, la ramollissant jusqu’à la moelle, par ces doctrines surannées, en se croyant si supérieur. »
S’échauffant peu à peu.
« Ils se voilent la face, ignorant la nature des Irisians. Comme si chaque être pouvait être bon…comme si la vie pouvait être belle… »
Se calmant en inspirant profondément.
« Mais nous savons vous et moi que les gens renferment en eux le bien comme le mal, la bonté comme la vilénie. C’est pourquoi je me suis penché quelque temps sur la doctrine céleste, prônant l’équilibre du bien et du mal… Mais comment croire encore au bien, à Apollon, quand on voit tout le malheur qu’il nous a amené en octroyant tant de bonté aux Irisians au détriment de son frère qui apportait l’équilibre ? … Non, l’équilibre ne peut plus être rétabli, il faut repartir sur d’autres bases, des bases saines. C’est ainsi que je me suis rapproché du culte d’Eres. Faire une purge de se monde en perdition, nettoyer la place, comme on dit, de tout ses déchets, pour enfin aller de l’avant et évoluer, au lieu de stagner dans la fange. »
Goltzius a dit se qu’il avait à dire. Il se lève alors et s’adresse une nouvelle fois à la voleuse.
« Et bien, je vous laisses méditer sur mon cas. Je continuerais ma route quoi qu’il advienne. Si vous me croyez digne de vénérer Eres dans vos rangs, qu’il en soit ainsi, vous me trouverez facilement dans Randol. Mais si vous pensez que je n’en suis pas digne, et bien j’agirais seul, je n’en ai pas peur. »
Sur ces derniers mots, le Titan sortit du bureau calmement. Ne se retournant pas, il pris le chemin inverse et sortit à l’air libre, dans les rues de Randol.